L’équipage de la SNSM a ramené les marins de l’Elbe
A peine a-t-il commencé sa campagne de dragage que le bateau néerlandais l’Elbe a repêché, hier peu après midi, une bombe de la Seconde guerre mondiale. L’engin explosif, enfoui dans le sable à 1,6 mille nautique (3 kilomètres) au Nord de Dieppe, s’est coincé dans les mâchoires de l’aspiratrice. Il pèse 150 kilogrammes environ, fait un mètre de long sur quarante centimètres de diamètre.
“Il ressemble à un ballon d’eau chaude”, dit Jean-Luc Sorel, sous-patron à la Société nationale de sauvetage en mer de Dieppe (SNSM), chargée de ramener les marins de la drague à terre. Immédiatement, toutes les opérations de dragage ont été stoppées. Le capitaine du bateau, Robert-Bastian Van Lahroven, a averti le sémaphore de Dieppe qui a alerté, à son tour, la préfecture maritime de Cherbourg.
Le bateau isolé au large
“Nous avons appliqué la procédure habituelle, explique David Gosselin, chargé de communication à la Marine nationale. Dans un premier temps, le bateau a été placé en mouillage au large de Dieppe. Un périmètre de sécurité d’un rayon de 1 500 mètres a été dessiné autour de l’Elbe. L’équipage, excepté le commandant, a été évacué du bateau en attendant l’arrivée des plongeurs démineurs.”
Vers 15 h, c’est le bateau de la SNSM Notre-Dame de Bonsecours qui est allé en mer pour récupérer les dix marins néerlandais… qui ont profité de l’après-midi pour visiter la ville. La capitainerie de Dieppe a en outre lancé un appel à tous les navires devant éviter la zone autour de l’Elbe. Une heure après, l’hélicoptère de la Marine nationale venant de Cherbourg a déposé les deux marins plongeurs sur le bateau. Ils ont tout de suite expertisé l’engin et mesuré sa dangerosité.
“Ils vont regarder si la bombe peut être enlevée sans danger des mâchoires et la désamorcer. En fonction de leur expertise, nous aviserons de la procédure de destruction sur place ou dans une zone prévue à cet effet. Nous réfléchissons également à la possibilité de la transborder sur un autre navire afin de libérer l’Elbe.” Dans la soirée, la bombe a finalement été décrochée des mâchoires et les plongeurs démineurs se chargeaient de neutraliser l’engin.
Pas de si grosse bombe depuis vingt ans
D’après Jean-Luc Duhamel, sous-patron à la SNSM qui a coordonné les opérations de sauvetage, cela faisait très longtemps qu’une telle « surprise » n’était pas intervenue à Dieppe. “De mémoire, cela fait au moins vingt ans. Des munitions ou des grenades sont encore récupérées, mais pas une bombe de cette taille.” La préfecture maritime signale la destruction annuelle de vingt tonnes d’explosifs, 66 ans après la fin de la 2e guerre mondiale.
ECO SYSTÈMES DE DRAGAGE
Moulin de la Minotais
Plouër sur Rance 22490
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